MANDRIN, ou comment l'Histoire se transforme en légende

Un jeune homme qui à la suite d'une injustice se retourne contre l'administration française ; et il n'y va pas de main morte. Mandrin se constitue une véritable petite armée qu'il gère d'une main militaire, avec laquelle il attaque et dénonce sans merci les abus de l'administration française et des collecteurs d'impots qui étrangle le peuple. Outre le fait qui de son vivant déjà Louis Mandrin a eu de nombreuses personnes de son coté, comme Voltaire et le peuple lui-même, sa légende tient surtout de sa mort aussi abominable que glorieuse. Après une éphémère épopée de quelques années, mais où déjà son nom résonne comme celui de Robin des Bois, sa figure aimable et jolie qu'on surnommera "la belle humeur", « Beau de visage, blond de cheveux, bien fait de corps, robuste et agile. À ces qualités physiques, il joint un esprit vif et prompt, des manières aisées et polies. Il est d'une hardiesse, d'un sang-froid à toute épreuve. Son courage lui fait tout supporter pour satisfaire son ambition », il commence par être trahi par deux comparses -certainement bien récompensés- ce qui conduit à son arrestation rapide ; jugé puis exécuté en 48 heures, Mandrin fera une confession publique bouleversante avant de finir entre les mains du bourreau ; Sans un cri dit-on il a enduré le supplice de la roue puis est étranglé et pendu au gibet pour l'exemple.

L'homme est mort, mais la légende commence. Le peuple est encore sous le choc de la confession et des abus de l'administration et d'un jugement hâtif. Certains, dont ses frères ont essayé de reprendre son flambeau.

Il restera aussi dans les mémoires ces quelques mots de son testament : 

Je péris pour avoir dépouillé des brigands ;
J'aurais joui comme eux d'une autre récompense, 
Si j'avais dépouillé des peuples innocents.

Ce qui était vrai hier, l'est encore aujourd'hui, comme l'a dit l'Ecclésiaste "Rien de nouveau sous le soleil". Les brigants sont toujours là, avec leur blason. Pauvre France.

Mon avis : un BD sympa mais qui ne permet pas vraiment de se faire une idée approfondie du personnage et c'est dommage ; beaucoup trop courte comme toujours. Néanmoins, Mandrin apparaît tel qu'il a dû l'être au peuple de son époque, un rebelle, un révolté sympatique dont les dérapages ne sont comptés que comme des dégâts collatéraux, dans ses campagnes révolutionnaires contre l'Etat.  Bref, un type sympa bien de chez nous, né à Saint-Etienne et mort à Valence.

Edité par GLENAT dans la collection Histoire de France 2005

ma note : 6/10 trop simple, mais pour l'intérêt pédagogique